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Rachel Monnat / Accrosens

Rachel Monnat / Accrosens

Parler de la vie, de la sexualité...


D’où vient cette volonté de définir les relations ?

Publié par Rachel Monnat sur 22 Janvier 2018, 14:45pm

Catégories : #sexualite, #femme, #homme, #la vie

Peintre: Matisse

Peintre: Matisse

Il y a un mois, je discutais avec une amie qui me disait qu’elle ne verrait plus son amant, car il est « en couple » ! L’autre jour, elle me reparle de lui. J’étais surprise : mais il n’a pas une copine ? Elle m’a répondu : « plus maintenant,  il était « en couple » durant une semaine ! » Pardon ? Et pourtant… ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre de chose !

Comment peut-on être « en couple » durant une semaine ?

Comment a-t-on eu le temps de mettre « cette étiquette » ?

En une semaine, on a déjà eu le temps d’avoir annoncé « je suis en couple », fatalement entre le jour 1 et le jour 6, pour que le jour 7, on annonce qu’on est « officiellement » séparé! 

Si je remonte à environ 15 ans en arrière, je me rappelle qu’en questionnant des hommes sur la fidélité, plusieurs m’avaient répondu que, quand ils ont rencontré leur « future femme », ils ne savaient pas si cela allait durer, parfois ils n’avaient même pas émis cette hypothèse, et ils continuaient de voir d’autres personnes, puis ils se sont rendu compte qu’ils avaient envie de ne voir plus que cette fille.  Donc, si on veut ils l’ont trompé, mais parce qu’ils ne savaient pas si la relation allait durer et c’était normal !

L’été dernier, je voyais quelqu’un depuis deux-trois semaines. Une connaissance me pose la question, tout à fait banalement « Est-ce que tu es en couple ? », je réponds que je ne sais pas. Je crois que j’ai choqué la personne. Comme si on devait soi, être « en couple » soit « célibataire ». Mais c’est impossible de ne pas savoir !

L’autre jour, je discutais simplement avec un homme dans un bar, il m’a proposé de venir manger avec ses potes le lendemain à midi. J’accepte.  Le lendemain, je remarque que je suis au milieu de ses mecs, et qu’ils me regardent comme  si j’étais considérée comme « la nana », ce qui m’a mise mal à l’aise. Car, personnellement, et peut-être naïvement, je le prenais au premier degré : manger entre « potes ». Après, le repas, sentant que j’allais bientôt partir, l’homme insistait pour me voir le soir même. Si j’avais été partante, alors je crois que j’aurais été « en couple » comme ça, sans crier gare, en plus j’étais déjà présentée !

Et quand on est « en couple », on se voit directement deux fois par jour si nos agendas le permettent ? Comme si on n’avait plus le droit ou plus d’excuses à vouloir passer une soirée tranquille seule ?

Faut-il consommer tout de suite, se voir tout le temps, s’envoyer sans cesse des messages jusqu’à la séparation ?

N’y a-t-il plus de temps pour se rencontrer ? Faut-il tout de suite se « bouffer » ? Envahir le temps de l’autre ? Changer ses habitudes d’une seconde à l’autre ?

Devons-nous du jour au lendemain, arrêter le fil conducteur de sa vie pour nous consacrer,  uniquement, soi-disant, à l’être aimé ?

On n’a jamais autant parlé d’être « en couple », à l’heure où il y a de plus en plus de divorces. N’est-ce pas contradictoire ? Et ce « en couple » est devenu un terme tellement officiel, qu’il me donne l’impression que c’est un mariage : on ne doit pas se tromper, on doit sortir ensemble, on doit penser ensemble…

Quand on entend parler, de plus en plus d’hommes ou de femmes ne savent plus s’engager et… j’étais la première à le dire ! Ben, je comprends ! Si l’amour « en couple » se résume à s’enfermer dans un schéma prédéfini… alors ce n’est pas de l’amour.

Comment peut-on souhaiter qu’une personne abandonne une partie de sa vie, soi-disant parce qu’elle est amoureuse et doit, maintenant, consacrer la plus grande partie de son temps à l’être aimé ? A mon avis, l’amour n’existe pas dans ces conditions…

On veut tout de suite consommer, tout de suite mettre des étiquettes en pensant que c’est cela la liberté, alors qu’en fait on est juste en train de s’enfermer dans une autre case.

Qu’est-ce qu’il y a de rassurant dans ces étiquettes ? De bien se faire voir des autres ? De se faire comprendre ?

Pour moi, la liberté, c’est d’enlever toutes les étiquettes et d’aller là où il nous semble bon d’aller, tant qu’à parfois surprendre les gens autour de nous !

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