Nue? Nue! Nue? Nue!

J’arrive à la fin de ma tournée de mon deuxième spectacle « Le sexe de la modèle ».
Cette tournée a été une riche expérience, mais si je compare avec mon premier spectacle, cela a été plus difficile de remplir les salles que pour mon premier spectacle « Rachel et ses amants ». Alors que la promotion était pareille.

Au bout de 28 représentations, dont 15 en Suisse pour « Le sexe de la modèle », j’en tire la conclusion que la nudité semble faire « peur ».

Autant, pour mon premier spectacle « Rachel et ses amants »se terminant par un strip-tease sous forme d’une danse burlesque-modernisé attire les gens. Autant dans le deuxième où je joue une modèle qui pose pour les peintres et qui raconte ses pensées. Cette nudité simple, sans artifice, sans érotisme paraît être invraisemblable ! Et le public hésite à venir.

En 3 mois de tournée…, j’ai entendu un nombre invraisemblable du mot « nu »... Complètement nue ? Vraiment nue ? Intégralement ? Du début à la fin ? Sans compter les affirmations : « L’artiste qui joue nue » « nue » « toute nue » « La nudité de Rachel »...

Je n’ai jamais entendu en 3 mois le mot « nu » habillé d’autant de mot !

À un moment donné, j’avais l’impression d’être une extraterrestre d’être nue !

Et pourtant, cela a été plus naturel de jouer la modèle, où il n’y a pas de connotation sexuelle, que de danser sensuellement où là, je me sentais regardée comme un objet sexuel.

Par contre, ceux qui ont vu les deux spectacles, presque unanimement les gens ont préféré le « Le sexe de la modèle ». Ce spectacle a été apprécié, pour son originalité, sa réflexion, sa franchise, sa simplicité, sa pudeur… et il a donné envie aux spectateurs de réapprivoiser son corps à lui. Si mon spectacle a donné envie aux gens de découvrir leurs corps nus… alors je ne me suis pas déshabillée pour rien !

Et pour mon troisième spectacle, je suis habillée !

- Complètement ?

- Oui, Intégralement habillée ! ;-)