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Rachel Monnat / Accrosens

Rachel Monnat / Accrosens

Parler de la vie, de la sexualité...


L'absurdité de la communication whatsapp

Publié par Rachel Monnat sur 30 Avril 2017, 17:05pm

Catégories : #la vie

Peinture: Pissaro

Peinture: Pissaro

Avec les nouvelles communications, whatsApp, messenger et réseaux sociaux…, cela permet une communication chouette, on peut donner une info, une pensée, obtenir rapidement une réponse… Plus besoin d’attendre de s’appeler, de se voir pour se raconter, on communique nos états d’âme à qui on en a envie et en direct !

Mais…

On se permet aussi de se dire des choses qu’on ne se dirait pas en face si on se voyait et si on s’appelait…

Parfois des mots gentils…

Mais…

Parfois des mots plus agressifs…

En plus…

On ne se comprend que rarement !
Ce n’est pas trois-quatre mots envoyés derrière un téléphone avec une émoticône… qui transmet la bonne intention, ni la bonne intonation de celui qui l’envoie…
Et moins on se comprend, plus on ça déborde !

J’essaye d’être le plus brève via cette communication…

Mais…

La personne t’envoie le message sans te demander ton avis…

Et…

La personne interprète la brièveté des mots
La personne interprète l’absence des mots
La personne interprète la lecture du message sans réponse
La personne interprète l’émoticône
La personne interprète le très long message

C’est sans fin… le serpent qui se mord la queue

Car...

L’interprétation… c’est toujours faux!

Les messages peuvent s’accumuler…
Surtout quand on a peur…
Peur de l’abandon
Peur d’être rejeté
Peur de ne pas être reconnu à sa juste valeur
Peur de se sentir incompris…

La communication devient incompréhensible, parfois violente, cruelle et injuste.
J’étais bien chez moi seule… et d’un coup mon moment est perturbé, alors que j’ai à peine touché mon téléphone.

Cela est une aberration !


Les nouvelles communications permettent :

- de donner des renseignements précis
- De dire une pensée
- d’écrire ce qu’on n’oserait jamais dire en face de la personne
-d’envoyer des photos qu’on n’aurait jamais osées autrement…
- de faire tout type de demandes sans aucune retenue.

Avant les réseaux, aucun homme ne m’avait donné sa photo de son pénis en érection. Maintenant, je dois insister pour qu’on ne me l’envoie pas… si on ne l’a pas déjà envoyé. Et ils attendent la réponse, généralement un compliment. Comment dire que cela m’écœure… sans créer de vague. Il y a un contexte pour que cela soit beau. Mais derrière mon téléphone, je trouve cela horrible. Et apparemment c’est devenu une mode, un jeu… un jeu que je ne peux adhérer, mais que tu adhères, car tu fais partie des réseaux sociaux…

Le moment de solitude et la pire des choses pour les réseaux sociaux… car c’est dans ces moments-là qu’on en devient dépendant qu’on en devient accros… qu’on envoie des messages, qu’on attend des réponses et que l’on se sent encore plus seul…

Je ne désire pas être déconnectée des réseaux sociaux, mais juste prendre de la distance… pour être sûre d’être tranquille durant un moment, une soirée, je dois mettre mon téléphone sous mode « Avion ».

Par les réseaux sociaux, on n’ose dire tout haut ce qu’on n’ose pas dire autrement. Mais, on semble avoir perdu la limite du respect de l’autre.

Comme si on était heureux, de perdre sa timidité derrière un téléphone. Comme si on était heureux de ne plus découvrir l’autre par une approche douce, mais par une approche crue, direct, sans gants.
Et comme si on croyait que l’autre allait répondre plus favorablement par la positive, car il n’y a plus de retenue.


On croit être libre par les réseaux sociaux.
On a l’impression de se donner une liberté, mais on devient vite esclave d’une réponse et/ou de son absence.

Les messages de compte à rendre ne devraient jamais être envoyés de cette manière… Car il bouscule quelqu’un qui n’a jamais demandé à l’être de cette façon. Je préfère être bousculée par une entrevue, si rapide soit-elle, mais s’expliquer en face, ou chacun est à égalité de compréhension et d’interprétation de l’autre.

Parfois, recevoir un petit message, c’est sympathique ! Mais il doit être envoyé avec la même liberté que l’autre l’a envoyé. L’autre a droit de ne jamais le lire, de ne jamais y répondre, de répondre de la manière dont il veut, sans que cela froisse celui qui l’a envoyé… c’est la seule bonne raison d’envoyer un message !

La liberté n’est pas derrière un smartphone, mais elle est en face de nous et devant nous ! Là où la liberté est si grande que parfois on ressent la peur du vide… Ce vide, qu’on peut creuser, comprendre, combler sans dépendre de personne, sans faire mal à personne, sans importuner personne, mais où on peut se ressourcer pour être guider par l’amour et à vivre la vie qui nous entoure.

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