Marche sur le feu, 5 ans après

Vous savez quand on vit quelque chose, puis on se dit comment était-ce possible ?
En 2020, j’avais marché sur le feu ou plutôt sur les braises ardentes ! Depuis quelque temps, ça me réintriguait… je devais le revivre !

Comme par hasard - même s’il n’y a pas de hasard - je tombe sur une annonce de l’université populaire pour faire une marche sur le feu dans les Franches-Montagnes au Creux-des-Biches avec un intervenant - que je ne connaissais pas - du Tessin ! Chouette !

En m’inscrivant, j’ai presque eu des doutes ! La première expérience je l’avais vécu sur deux jours et celle-ci sur quatre heures ! Lors de la première fois, nous avions préparé un grand bûcher, nous avions fait monter l’énergie durant deux heures sans nous parler avant de marcher. Ça me semblait impossible de le revivre sans cette préparation.

L’animateur Gérard a commencé par nous montrer une photo de pieds brûlés en nous disant : « Ça, je ne veux pas voir aujourd’hui » ! Je ne vous dis pas le silence qu’il y a eu dans la salle ! Puis, il a amené le premier exercice : se classer par ordre du plus jeune ou plus âgée ! Je me suis dit qu’on était fou ! Nous nous questionnons : tu es de quelle année ? de quel mois ? Même qu’il y a en a un qu’on n’a jamais su son âge, car il est du 29 février et il ne semblait pas avoir 11 ans  ! Bref, nous communiquions ! Puis, on a fait des exercices du même type que la première fois, casser des crayons, des flèches d’archers, rendant possible ce qui nous paraissait impossible ! Si nous avions trop peur et ne voulions faire l’exercice, il ne nous forçait pas… sauf si nous hésitions… alors là, il y allait carrément pour bien nous rassurer : « Tu sais qui sont tes héritiers ? Ben alors, c’est bon, tu peux mourir ! » Il nous faisait rire, relativiser et imperceptiblement tout le monde effectuait les exercices !

Nous sommes allés dehors pour préparer le feu avec l’alcool à brûler ! Quelle efficacité ! Pendant ce temps, nous nous portions les uns, les autres, avec une facilité qui nous déconcertait ! Gérard nous racontait plein d’histoires entre autres pourquoi nous ne devions pas marcher sur le feu sans un expert ! Il faut connaître les règles de conduction du feu, connaître le bois. Quand on fait une marche sur le feu sur le sable en plein été, ça brûle ! ça répondait à ma question, pourquoi des gens s’étaient brûlés !

Puis, il nous a dit : « Maintenant, allez-y ». Sans réfléchir dans cette gaieté, nous avons marché… impeccable ! Quand il nous a senti prêts, il a rajouté des flammes et nous avons couru ! Cette fois-ci ce n’était plus uniquement des braises ! Quand le train rouge des CJ est passé, nous étions plein d’ardeur pour montrer aux passagers comme c’est joyeux la marche dans les flammes !

J’ai beaucoup aimé cette expérience totalement différente de ce que j’avais déjà vécu ! La première était plus mystique ! Nous exprimions nos peurs par écrits, nous étions dans le recueillement, le silence ou nous récitions des mantras !

Ici, ça semblait démystifié, on exprimait nos peurs ouvertement, on en riait, on parlait franchement sans barrière !

Dans les deux cas, nous nous sommes débarrassés de nos peurs l’un dans le silence, l’autre dans une dérision.
Dans les deux cas nous avons marqué la joie l’un plus interne, l’autre plus externe.

Les deux approches ont gardé la même ligne, créé une énergie du groupe, se donner confiance et oser franchir les barrières pour s’ouvrir à l’ouverture de la vie !

Comme quoi, il n’y a pas qu’une méthode, qu’une manière de faire ni d’être… tous les chemins mènent à Rome !