Apparemment, on aime courir… Vous avez déjà remarqué,au mois de juin, tout comme au mois de décembre, il y a tout en même temps ? Comme s’il y avait un cataclysme à Noël et en été. Alors on court pour tout régler… comme si l’après n’existerait plus ! Puis, on s’arrête épuisé, on tombe facilement malade, puis on reprend une course plus ou moins légère pendant 4 mois avant le nouveau sprint. Et on entend toujours les mêmes phrases aux mêmes périodes ! Des fois, je m’arrête et je trouve cela drôle, on court après quoi ? À tout régler pour être heureux ? À mourir plus vite ? Ou à mourir plus tardivement ? Ou on court pour ne pas penser à la mort ? Ou à faire la compétition de celui qui court le plus vite en faisant le plus de choses possible ? On espère la récompense, le trophée ? Ou courir pour ne pas perdre sa place… car c’est un malheur de ne plus courir ? Ah… Ou pour faire un beau CV pour la nécrologie ! J C’est beau une nécrologie, il n’y a que des personnes parfaites qu’on vécut des vies magnifiques !
Je lisais le livre « comme un chant d’espérance » de Jean d’Ormesson, un petit livre sur la vie qui est parti du rien… « Dieu, en revanche, si c’est à lui que nous devons d’être là, est un joueur invétéré. On soutiendrait volontiers que sa création est un grand jeu, tragique bien entendu, mais aussi comique où, tous, nous tenons, plus ou moins bien, nos rôles. Le pouvoir est une comédie, l’argent est une comédie, la vie sociale est une comédie, le sexe est la plus tragique et la plus comique des comédies, tous les péchés capitaux, à commencer par l’orgueil, sont de formidables comédies. » Et il cite un texte du XVIIe siècle, anonyme : Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement mais clairement votre vérité. Ecoutez les autres, même les simples d’esprit et les ignorants : ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruyants et agressifs : ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne : il y a toujours plus grands et plus petits que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour car il est, en face de tout désenchantement, aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez-vous une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers. Pas moins que les arbres et les étoiles. Vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devait. Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez, dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre cœur. Avec toutes ses perfides et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau.
Et si on se mettait à se regarder et à en rire ?