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Rachel Monnat / Accrosens

Rachel Monnat / Accrosens

Parler de la vie, de la sexualité...


La der de "Rachel et ses amants"

Publié par Rachel Monnat sur 1 Décembre 2014, 18:48pm

Catégories : #Accrosens

La der de "Rachel et ses amants"

« Rachel garschon, Rachel garschon, Rachel garschon, maman... je veux faire pipi comme un garschon ! »
Je suis entrée 97 fois sur scène, en prononçant ces mots.
En me demandant, à chaque fois, s’il y avait du monde, si la salle serait réceptive… J’entrais sur scène avec plein d’énergie pour me donner du courage.
J’entrais sur scène dans ce petit personnage de 3 ans, une petite fille qui voudrait ressembler à un garçon avec une casquette de gavroche et en habit de footballeur.

Ce petit personnage innocent qui m’a accompagné, qui a été créé en 2010, qui est monté sur scène pour la première fois le 27 janvier 2012 en se demandant c’est quoi une scène ? Un public ? Puis, il n’a cessé d’évoluer dans la tournée en suisse jusqu’au 25 mai 2013. Puis ce petit personnage est parti au festival d’Avignon le mois de juillet 2013. Il a appris à monter sur scène, tous les jours sans trop se poser de questions, mais en essayant de retrouver de la fraîcheur à chaque fois. Il est monté 24 fois sur scène en 25 jours. Après une pause, il est remonté sur scène en Avignon 2014 pour 10 dates avant d’aller à Paris pour 39 dates, 13 week-ends. À Paris, il a connu ses premières difficultés… comment remplir une salle ? Monter sur scène avec 2 ou 3 personnes comme public ? Jusque là, la salle se remplissait sans problème.Parfois, le petit personnage repliait ses affaires sans avoir joué, il rangeait sa casquette, ses chaussettes en disant, ce n’est pas grave, demain ça ira peut-être mieux.
Ce petit personnage a pris de l’assurance, de croire à son spectacle devant si peu de monde.

Ce petit personnage rencontrait des gens extraordinaires au fur et à mesure de ses représentations. Une femme inconnue, qui est venue le voir 5 fois sur scène, elle en parlait autour d’elle avec une telle simplicité et un tel enthousiaste, que, chaque soir, des gens lui disaient : « C’est Sylviane qui m’a parlé… »
Ce petit personnage qui courait après le spectacle pour rencontrer son public, les entendre, voir leur visage dans la lumière, quelle tête font-ils ? La fraîcheur, l’originalité, le chant, les mimiques… étaient les mots qui revenaient qui réchauffait son petit cœur. Alors ce petit personnage reprenait son courage à deux mains, courait dans les rues de Paris avant de monter sur scène pour ajouter quelques affiches sur les murs, en se disant, ça vaut la peine…

Des amis sont venus de loin, exprès à Paris durant cette période pour venir voir ce spectacle, c’était la fête de se retrouver là, dans ce contexte.

Après 10 week-ends difficiles, la salle à commencer à se remplir au 11e week-end.
Puis, l’heure de la dernière a approché… Encore une petite rencontre dans le dortoir, la voisine du haut, 3 heures avant de monter sur scène, une jeune fille souriante. Je glisse que je fais du spectacle, elle est tout de suite enthousiaste et annonce sa venue.

La salle s’annonce belle pour la dernière soirée, les plus grands amis parisiens sont présent encore une fois, les parents, des fans et pleins d’autres réservations inconnues.

Cette petite personne remonte sur la scène une dernière fois, un dernier regard dans le miroir avant d’entrer, chaque phrase sonne différemment, prends une autre grandeur. Il est en forme, il scande, il fait durer, il accentue les mimiques, il se déshabille maladroitement avec fougue, énergie, tout rigolard… pour devenir une ado. Il continue de grandir, d’évoluer pour devenir une femme et pour se déshabiller avec plus d’élégance, mais toujours autant de jeu, de malice dans son regard et d’innocence.
Ce petit personnage n’a jamais été aussi en forme que ce 29 novembre 2014, le public était là, nombreux, enthousiaste, ovationnant.

Ce petit personnage a grandi avec moi durant 97 représentations. Ce petit personnage me manque déjà tellement.
Ce petit personnage c’est tout simplement moi, ma représentation enfant.
Un personnage qui dit tout haut, ce que je n’ai pas toujours osé dire. Un personnage qui ose tout dire car il est innocent…

Ce petit personnage qui ne montera plus sur scène, en tout cas, plus de cette façon… ce petit personnage continuera de m’accompagner et de me faire voir la beauté et l’innocence de la vie.

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