On tombe amoureux, tout le monde en rêve ! On veut de la passion et s’il n’y en a pas, souvent on rompt. Car on considère que ce n’est pas de l’amour. C’est ce que j’entends…
Pourtant les passions se transforment… parfois et malheureusement pas toujours dans le bon sens.
Quand on est amoureux, on tombe amoureux de l’image que l’autre nous renvoie. On envie la vie ou les qualités de l’autre. Souvent des qualités que l’on possède mais endormies. Le sentiment amoureux permet de voir la personne qu’on désire être. C’est un miroir. Et il nous saisit dans des périodes de recherches et de crises.
Mais si on se lie avant de s’être développé, avant d’avoir eu une certaine maturité, on entre dans une certaine dépendance, on perd son autonomie, on est sous l’emprise de l’autre avant d’avoir su qui on était vraiment.
On est dans une société où cela fait bien d’être « en couple », mais c’est mal vu « la solitude » et on cherche, bien souvent, à la fuir.
La solitude nous confronte à nous-même et à ceci d’angoissant : qu’est-ce que l’on va trouver ? Mais trop souvent, on confond solitude et isolement. Pourtant, il s’agit de deux réalités très différentes. L’isolement, c’est quand je suis ni avec les autres, ni avec moi-même : je me sens seul. Mais je peux très bien être seul sans éprouver cette inquiétude si je sais dialoguer avec moi-même, c’est-à-dire être au contact de mon intériorité pour apprendre à juger par moi-même.
Pourtant, le célibat, c’est quand même génial. Tu peux parler avec qui tu veux, partir où tu veux, danser avec qui tu veux, draguer qui tu veux, bref, tu es libre de tes mouvements. Surtout, cette liberté t’oblige à te connecter à tes désirs : qu’est-ce que moi je veux ? Cette question permet peu à peu l’émergence du « moi » qui s’exprime au travers d’une volonté. Il n’y a que dans l’expérience fondamentale de la solitude qu’on devient un sujet libre et pour cela, quand on est adolescent, rien de tel que le célibat. C’est un bon moyen pour s’habituer à être dans ce dialogue intérieur avec soi-même pour que, une fois en couple, on soit capable de vivre des moments de solitude tout en étant engagé avec quelqu’un ; pour rester soi, avec l’autre. Alors, s’il est possible de faire cet apprentissage quand on est jeune, pourquoi le faire à quarante ans, avec trois enfants à charge et plusieurs années de mariage derrière soi ? C’est possible bien sûr, et ça reste important, mais le prix à payer est lourd, très lourd, pour toutes les personnes qui subissent cette crise de vie. Le moyen de l’éviter c’est de ne pas repousser ces rendez-vous avec soi-même mais de les vivre, régulièrement.
Les couples explosent, car on attend trop du partenaire. On cherche à être sauvé par l’autre. Mais c’est impossible ! Il faut faire face à ses blessures, ses angoisses, ses fragilités au lieu de fuir et de mettre la faute au couple.
Je suis surprise à quel point, tout le monde se plaint, du stress, quand on demande comment ils vont. Mais de l’autre côté, ils refusent de s’ennuyer. Dans une file d’attente, on prend notre téléphone ; on a quelques heures de libres, on prévoit une activité sportive ; on a une journée de libre, on va dans une fête ; on a des vacances on part. Et tout le monde se plaint de courir. Et pourtant, l’ennui est une des meilleures choses qui soit et on en a besoin… c’est là que l’on est avec soi, que l’on peut créer, qu’on a des idées, que l’on se remet en question, que l’on a le temps d’observer soi ou les autres- quand on est dans une file d’attente, regardez autour les attitudes des gens, les conversations c’est enrichissant- c’est ainsi que l’énergie revient…
Alors, arrêtons de « promouvoir » le couple, mais posons-nous la question « qui suis-je ». Suis-je heureux ? Et est-ce que je désire l’être ? Comment puis-je le devenir ?
Ainsi nous ne souffrons plus d’isolement que nous pouvons vivre, même, et parfois bien souvent, en étant « en couple » mais apprécions notre solitude, car elle nous enrichit !
Une petite vidéo de Thérèse Hargot qui parle de l'infidélité, du couple, de l'égalité, de l'homme qui a du mal à comprendre sa place, de l'espace qu'on a besoin pour se connaître, se construire, pour apprendre à aimer et à être heureux!
Cela dure 16 minutes... mais ça vaux la peine de regarder, je la trouve tellement convaincante et passionnante! Elle est magnifique!