Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rachel Monnat / Accrosens

Rachel Monnat / Accrosens

Parler de la vie, de la sexualité...


Premier chapitre "Un jour, j'ai jailli" autobiographie sexuelle

Publié par Rachel Monnat sur 8 Novembre 2021, 09:11am

Catégories : #Accrosens, #sexualite, #Citation, #femme, #la vie, #livres, #témoignage

Un extrait -le premier chapitre- de mon livre "Un jour, j'ai jailli".
Je vous laisse pénétrer dans cet univers, de questionnements, de doutes, de confrontations...

Premier chapitre "Un jour, j'ai jailli" autobiographie sexuelle

Ces personnes qui sont nées avec un pénis!

À l’âge de 5 ans

Je voulais être un garçon! Mon papa partait travailler à sa librairie. Je regardais mon frère, de trois ans mon aîné, qui allait à l’école. Moi, je restais à la maison avec ma maman. Le soir au repas, j’enviais ces hommes qui racontaient leur journée passée à l’extérieur.

Un jour, nous étions en promenade, mon père voulait visiter une chartreuse, un lieu qui lui tenait à cœur, puisqu’il a voulu être moine. Dans cet endroit, les femmes sont interdites d’accès. J’en étais offusquée. Pourquoi ne pouvaient-elles marcher dans ce bâtiment? Quel était le problème si une femme y posait le pied?

J’avais déjà vu mes parents et mon frère nus. Un homme, c’était quelqu’un qui avait un pénis. Une femme, une personne qui n’avait rien.

En quoi un visiteur possédant une verge dans son slip ou, au contraire, n’en ayant point changeait-il quelque chose? Qui pouvait savoir que je n’en avais pas? Comment savait-on que mon frère et mon père en avaient une? Je considérais que c’était une intrusion dans ma vie privée, cela manquait de respect. Je ne voulais pas qu’ils y aillent! Si je ne pouvais pas y entrer, personne ne devait y aller ! Quand j’ai compris que mon avis n’était pas pris en compte, j’ai négocié: «D’accord, les femmes sont interdites, mais moi, j’y vais! Je suis petite, discrète, silencieuse, personne ne remarquera ma présence et rien n’aura été perturbé après ma visite!» Mes parents acquiesçaient, ils trouvaient que j’avais raison, mais «c’est comme ça!» m’ont-ils dit. Si j’avais pu choisir, j’aurais eu un pénis et tout aurait été résolu!

Je me demandais ce qui se passait de si mystérieux dans un couvent de moines? Si les femmes ne pouvaient y entrer, c’est qu’il devait y avoir un secret entre les hommes! Et donc cela concernait forcément leurs pénis! Je devenais de plus en plus envieuse. Ils pouvaient faire des choses qui m’étaient impossibles et refusées.

J’ai observé avec attention le seul moine que je pouvais voir à travers le guichet d’accueil. Il était impressionnant et beau avec sa tête rasée et sa tunique. J’ai observé la salle derrière lui, c’était sobre, un bureau, une étagère et une porte. J’avais espéré que celle-ci s’ouvre pour pouvoir entrapercevoir l’endroit «interdit».

Pendant que mon papa et mon frère allaient visiter la chartreuse, ma maman essayait de me divertir. Je boudais, tête baissée, tapant un banc avec mon pied. Une demi-heure après, ils sont revenus tout enthousiastes. Pendant qu’ils racontaient leur visite, je faisais celle qui ne voulait rien entendre – ce lieu ne devait pas exister –, cependant, j’écoutais, car j’étais curieuse.

J’ai pris mon courage à deux mains, pour poser la question qui m’obsédait: «Est-ce qu’il se passe quelque chose avec les pénis?» Ils ont été choqués par ma question! J’ai alors compris qu’il n’y avait rien de cet ordre. J’étais soulagée, car je n’avais pas besoin de les envier. Mais ça ne résolvait pas mon énigme, pourquoi les femmes étaient-elles exclues?

J’étais vexée que le fait d’être née femme, sans l’avoir choisi, me dicte quel vestiaire utiliser, quel style d’habits porter, quelle couleur préférer…

Mes petits plaisirs étaient d’employer un parfum d’homme, d’aller, accompagnée de mon papa, dans les W.-C. des messieurs et de faire un grand sourire aux personnes que je croisais, pour montrer que moi aussi j’avais le droit d’être là!

Ils avaient de la chance d’uriner debout. Je trouvais injuste que l’on ait privé la femme d’un outil si pratique. Pour quelle raison?

Pour combler ma frustration, je répétais toute la journée: «Rachel garschon, Rachel garschon, Rachel garschon…». Mes parents ne disaient rien, mais je crois qu’ils étaient effrayés, d’autant plus que j’étais très féminine.

J’ai aimé les hommes, je les aime toujours… car, je les enviais, et parfois, je les envie encore…

Pour avoir plus d'infos ou commander le livre:

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Articles récents