Deux fois de suite, j’entends, récemment, cette phrase de la part de deux hommes différents.
Cela m’intrigue, car je me suis sentie, parfois, n’être qu’un « trou ». Dans le sens que j’aurais eu un autre visage, que j’aurais eu un autre caractère, que j’aurais été une poupée gonflable, ça n’aurait rien changé, j’aurais été « traitée » exactement de la même chose.
Je pensais que ça ne concernait que les femmes, eh bien non. On utilise l’homme aussi parce qu’il a juste un pénis. On a voulu de lui, car il était là, à ce moment-là et on a désiré l’utiliser.
Si on sent « trou » ou « bite », c’est qu’on a espéré autre chose, on a espéré partager quelque chose avec quelqu’un et que l’autre a juste désiré une femme ou un homme pour ces attributs. Que l’un a désiré aimer, même le temps de quelques minutes et que l’autre a préféré « utiliser » le temps de quelques minutes. Que l’autre aurait voulu se sentir grandir, se sentir combler par une approche une découverte, que l’autre a préféré utiliser ce qu’il avait à disposition pour se combler rapidement, comme s’il l’avait payé, comme s’il se masturbait sur quelqu’un.
La femme s’est souvent sentie utilisé, en tant que « passive » au service de son mari durant des années. Est-ce que la femme a voulu prendre sa revanche ? Est-ce qu’elle a vraiment envie d’une « bite » ? Ou est-ce pour faire subir aux hommes, ce qu’ils ont fait subir aux femmes des générations précédentes ? Ou est-ce que cela a toujours existé, mais qu’on en parle peu ? Ou est-ce pour faire comme dans les films pornographiques ?
Personnellement, je n’ai jamais utilisé un homme pour son attribut. Mais est-ce qu’un homme s’est senti quand même « bite » avec moi, car, je n’ai pas été claire, maladroite ?
C’est parfois si fragile le fait de sentir utiliser… c’est parfois si délicat où le lendemain on est triste, on se sent vide, on ne sait pas trop pourquoi, parfois c’est le lendemain, parfois c’est un mois après, où l’on voit qu’on se salue à peine en se croisant dans la rue. Alors on c'est senti utiliser.
L’acte amoureux est un partage, une sensation… où on ne demande plus à l’homme de bander, ni à la femme de recevoir, mais où on a envie de se découvrir… Sinon, autant se masturber soi-même !
Être clair avec soi, être clair avec l’autre, c’est un apprentissage de tous les jours !