C’est un chant japonais interprété en 1987 par Chiyoko Shimakura une chanteuse et présentatrice de télévision. Elle est la déesse du « enka », c’est un style de musique traditionnelle japonaise d’après la Seconde Guerre mondiale.
Comment j’ai connu ce chant
En 1999, j’étais en école de langue en Angleterre et je me suis liée d’amitié avec les Japonais. Je leur ai toujours dit que j’irai leur rendre visite… cela a mis 13 ans ! C’est en 2012 que je suis partie en voyage pour le Japon. Comme une évidence j’allais rendre visite, entre autres à deux grands amis. L’un habitant le nord, à Sendai, l’autre habitant au sud à Fukuoka. Donc, mon voyage s’est déroulé entre ces deux pôles, entre ces deux amis de caractères si différents. Avec celui du nord, nous n’avons pas besoin de paroles pour nous comprendre et nous apprécier ; la présence de l’autre comble notre relation et la nourri. Avec l’ami du sud, nous sommes de grands causeurs et parlons des émotions, de la vie, du monde…
J’ai rendu visite à mon ami de Sendai. Je lui ai dit que j’avais envie d’apprendre une chanson en japonais, mais une vieille chanson ! Nous sommes allés dans un magasin de CD, j’ai regardé les rayons sans rien comprendre, tout était écrit en kanji. Il m’a fait une présélection et j’ai acheté un CD de musique diversifiée. De retour dans sa voiture, on a mis le CD, en visitant la région de Sendai, une année après le tremblement de terre et le tsunami. Puis, je lui ai dit « peux-tu remettre cette chanson, je l’aime bien ». Puis, à la fin de celle-ci, il m’a demandé si je voulais encore la réécouter, j’ai acquiescé. Il m’a dit que les paroles me correspondaient bien ! Il me la traduite. C’était celle-là que je voulais apprendre ! Chaque fois qu’on prenait sa voiture, on écoutait la chanson en boucle.
Il m’a demandé comment j’allais l’apprendre car les paroles sont en kanji. J’ai répondu que j’allais demander à l’ami du sud de me l’écrire en romanji (lettre latine).
Avec l’ami du sud, nous avons échangé, discuté, papoté, parlé de la chanson, de l’amitié et continué à écouter cette chanson, à la traduire, à l’écrire en romanji.
L’histoire de ce chant a réuni le nord et le sud, mes deux grands amis. Quand j’écoute la version originale, je me vois en voiture visitant la région de Sendai, là où une année avant, tout avait dévasté, là où une année après, tout était reconstruit, mais une tristesse restait, des fissures qui restaient ça et là dans les maisons, dans le sol et dans le cœur des gens.
Quelques mois après, je chantais cette chanson dans un petit bar de Tokyo, mon bar préféré !
Que signifie cette chanson
Les paroles en Kanji
人生いろいろ
死んでしまおうなんて 悩んだりしたわ
バラもコスモスたちも 枯れておしまいと
髪をみじかくしたり つよく小指をかんだり
自分ばかりを責めて 泣いてすごしたわ
ねぇおかしいでしょ若いころ
ねぇ滑稽でしょ若いころ
笑いばなしに涙がいっぱい
涙の中に若さがいっぱい
人生いろいろ 男もいろいろ
女だっていろいろ 咲き乱れるの
Les paroles en romanji
Jinsei Iroiro
Shinde shimaou nante
Nayandari shitawa
Bara mo kosumosu tachi mo
Karete oshimai to
Kami wo mijikaku shitari
Tsuyoku koyubi wo kandari
Jibun bakari wo semete
Naite sugoshita wa
Nee, okashii deshou wakai koro
Ne, kokkei desho wakai koro
Waraibanashi ni namida ga ippai
Namida no naka ni wakasa ga ippai
Jinsei iroiro, Otoko mo iroiro
Onna datte iroiro sakimidareru no
Traduction
Variétés de vies
Je voulais mourir, j’étais vraiment morte dans mon esprit.
Comme les roses et les cosmos (nom d’une fleur) meurent.
J’ai coupé mes cheveux courts, j’ai mordu mon petit doigt
Je me suis blâmée et je criais toute la journée
Ne pensez-vous pas que c'est dû à la jeunesse elle-même?
Il y avait des choses qui étaient si drôles quand nous étions jeunes.
Nous pleurions si souvent à chaque histoire.
Dans les larmes, il y a beaucoup de jeunesse.
Il existe de nombreuses variétés de vies et autant de types d'hommes.
Nous, les femmes, sommes libres de profiter de notre vie.
Chanson interprété par Chiyoko Shimakura